J’aime être dans l’échange et la rencontre. Avoir un lieu de travail et de vente, c’est avoir un lieu où des personnes se croisent, partagent et échangent.
MON PARCOURS
J’ai toujours voulu faire quelque chose de mes mains. J’ai commencé pourtant avec des études de japonais et d’histoire de l’art avant de me tourner vers quelque chose de plus concret. J’ai entamé une reconversion dans l’artisanat, en travaillant d’abord le bois comme ébéniste, puis la terre en tant que céramiste. je pratique et j’enseigne également l’aikido. Cet art martial japonais et la poterie sont très proches. La posture, la respiration mais également la recherche constante sont autant de qualités que je cherche à développer pour progresser.
ÊTRE UN « POTIER – CITOYEN »
J’essaye d’avoir une conscience éthique. Mes pièces ne sont pas des bols de grande distribution. J’aime à penser qu’elles peuvent provoquer quelque chose chez les gens. Les pièces façonnées à la main au tour de potier, même en série, sont uniques. Elles sont destinées à durer dans le temps. Je sais que les matières utilisées sont de proximité (de France majoritairement) et de bonne qualité ce qui les rend authentiques et résistantes.
TRAVAILLER UN MATÉRIAUX VIVANT, LE TRAVAIL D’UNE VIE
Tourner la terre, c’est prendre contact avec la nature. Elle se transforme en permanence. D’un bloc elle devient une autre forme quand on la manipule. Ce qui était une boule de terre la minute précédente peut se transformer en bol la minute d’après. Si on la maltraite, elle nous le fait payer : la terre garde en mémoire chaque geste, elle demande à être manipulée avec soin. En travaillant, j’ai appris que l’argile comme le bois sont des matières vivantes et ont leur personnalité propre. Il est nécessaire d’être dans l’instant pour travailler la terre et de l’écouter avec ses mains.
Tourner la terre est une technique qui demande beaucoup de patience et d’expérience. Lorsque je tourne, je travaille sur ma posture, mes sensations, ma respiration, à l’instar de ce que je développe dans les arts martiaux. Lors de la première cuisson, il y a quelque chose de magique : la terre se transforme et change d’état, elle devient solide. On ne peut plus revenir en arrière. Il ne reste plus qu’à appliquer l’émail et à re-cuire la poterie pour que ce dernier révèle sa beauté.
TOURNER, ÉCHANGER ET TRANSMETTRE
Lors de mes formations, j’ai pu rencontrer des gens qui m’ont influencé aussi bien techniquement qu’artistiquement. Les autres artistes résidents de l’atelier et moi-même continuons cet échange afin de nous influencer mutuellement. C’est ce qui nous permet de nous améliorer. J’aime relever les défis et collaborer avec d’autres corps de métiers où mon savoir-faire trouve son utilité (dans la restauration par exemple). L’échange se fait aussi par la transmission : en donnant des cours de tournage, on apprend aussi, on se voit à travers l’autre.